Trop d'argent au foot ?

On parle souvent d'argent au football, comme d'un facteur de dévalorisation de sa dimension sportive. Tous les ans, et même deux fois par ans, nous entendons les sommes folles qui circulent entre les clubs pour s'attacher les services de tel ou tel joueur.
A côté des transferts on entend parler aussi des salaires qui explosent. La question étant de savoir ou se retrouverait tout cet argent si les joueurs étaient moins payés. Ici on peut se dire que les négociations salariales se retrouvent invitées dans les négociations entre les actionnaires et les dirigeants, ce qui est en fait anormalement inhabituel (mais qu'on pourrait peut-être normaliser en considérant le salariat comme un capital ?).
Pour que le sport ne soit pas dénaturé de nombreuses voix s'élèvent pour nationaliser les championnats par exemple (idée contre laquelle je milite car les compétitions internationales sont intéressantes justement parce qu'elles permettent une dialectique sportive avec la logique de club, on peut remarquer que les jeux proposés ne sont pas identiques pour de nombreuses raisons). Mais il existe un moyen beaucoup plus simple, qui ne met pas en péril la liberté des personnes, qui valorise même le travail: le CDI, le contrat de travail à durée indéterminée.
En limitant le nombre de joueurs en CDD à 1 ou 2 simultanément sur la pelouse par exemple la fédération internationale obligerait les clubs à une politique moins court-termiste, ce serait bon pour l'économie, bon pour les sportifs, bon pour les spectateurs (qui arrêteraient de se coltiner des équipes qui ne savent pas jouer sous prétexte de "pragmatisme",  cache-sexe moderne d'une "absence de stratégie").
Pour favoriser la formation initiale il faudrait mesurer l'argent investi dans celle-ci et en déduire (par un calcul qui serait à définir) la somme que le joueur devrait reverser au club formateur s'il part avant une certaine date libératoire. Ca existe déjà dans de nombreuses entreprises et ça ne fonctionne pas si mal.
Je pense qu'en responsabilisant les clubs, qui ne sont que des employeurs (il faudrait vérifier dans les contrats qu'aucune clause ne transforme un CDI en CDD en intégrant des critères sportifs incompatibles avec une carrière post-sportive ou des clauses de non-concurrence de toute façon abusives en général), on devrait se retrouver avec une économie un peu plus normalisée.

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