O'Sullivan, une esthétique

En ce moment, milieu de printemps oblige, de nombreux sports proposent le meilleur de leurs compétitions régulières. Championnats du monde de Hockey, play-offs NBA, Ligue des champions... s'entrechoquent un peu.

Demain ce sera la dernière journée des championnats du monde de snooker, et il faut la regarder. Parce que O'Sullivan tourne autour de la table, il se bloque en flèche, et décoche, caresse, roule. Des fois même il ne tourne pas, les billes s'alignant devant lui pour être empochées à l'enfilade. Et c'est beau. On pourrait dire qu'il rend la table facile ou qu'il imprime au jeu une rare intensité. Son talent éblouit le public et écrase le score même si parfois de petites imperfections se glissent dans son interprétation, par faute de concentration vraiment ?, et le rendent humain.

Je n'ai même pas vu de 147, j'ai à peine entrevu la demi-finale contre Hendry... dommage!
Ce qui me plait surtout c'est quand, après avoir bien nettoyé les rouges légèrement éparpillées il ne casse pas tout en rebondissant sur la noire. Non. Il applique (souvent, c'est du sport, ce n'est pas automatique) un effet à la blanche qui contourne à moitié le paquet puis revient dessus par le milieu pour le couper en deux. Tout est clair et ordonné et autorise en même temps des fulgurances inattendues. Même les coups de défense sont d'une étonnante agressivité.

Peut-être qu'il est possible de dépasser les exigeances techniques et la mesure pure de la productivité même quand il s'agit justement des seuls objectifs explicites de l'activité comme dans le sport. Bon il faut être Ronnie O'Sullivan, Roger Federrer à la rigueur, ce qui n'arrange rien. Regardons la télévision au moins pour apprécier le spectacle.

La touche au rugby

Pourquoi les joueurs de rugby, si je ne me trompe pas, lancent les touches avec les jambes raides avec un mouvement de balancier si ample au niveau de l'épaule mais raide au niveau du bras ?

Au basket, à ce que j'ai compris, la puissance vient avant tout des jambes, le guidage des bras et l'impulsion du poignet. Au handball, à la rigueur, les appuis sont plus dynamiques et le simple balancier est remplacé par un déroulé coordonné comme un swing et le bras opposé servant de balancier. Qu'est-ce que c'est que ce geste, alors ?

Il est très simple, de toute évidence pas trop mou pour atteindre une certaine distance avec une certaine vitesse. Pour autant la trajectoire n'est pas rectiligne non plus. Le ballon nest pas hyper léger mais ce n'est quand même pas le lancer du poids et on pourrait donc considérer que des flexions sont possibles.

J'imagine que je ne comprends pas grand'chose à tout ça mais je trouve qu'il y a beaucoup de déchets dans cette partie du jeu (autre que simplement des interceptions ou des erreurs de combinaisons, il y a beaucoup d'imprécision) et le geste me parait trop rustique.